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Hybrides, pourquoi s'en méfier ?

Depuis les années 1960, les variétés hybrides, cousines éloignées moins médiatiques que les OGM, ont envahi les champs et donc nos assiettes. De plus en plus protégées par les législations françaises et européennes, ces espèces sont pourtant loin de cultiver la green attitude.

Hybride F1, une dénomination derrière laquelle il est difficile de percevoir un bout de nature. Surtout quand l’étymologie nous renvoie au grec hybris, que l’on peut traduire par union contre-nature. C’est en effet d’un mariage forcé entre deux espèces dont il est question ici. Le principe de l’hybridation est de permettre à une espèce de disposer de caractéristiques propres à une autre. Scientifiquement, on peut imaginer l’ovule d’une plante fécondé par le pollen d’une autre — on distinguera la variété hybride de l’organisme génériquement modifié (OGM), qui consiste à introduire un ou plusieurs gènes d’une espèce dans une autre, sans passer par la fécondation. En résulte donc une nouvelle variété généralement plus grosse, plus homogène, et plus résistante aux maladies et aux aléas du climat, des caractéristiques que l’on retrouve aussi chez les OGM. Elle sera baptisée variété hybride, à laquelle les semenciers ont l’obligation d’accoler la mention F1 (pour fratrie 1 ou génération 1). Mais cette solution (de facilité) à laquelle peuvent succomber les jardiniers amateurs n’est pas vraiment durable.

Un p’tit tour et puis…

Si nous sommes certains de récolter les fruits de ces variétés hybrides, l’utilisation des graines issues de la récolte est toutefois quasi-incertaine. Celles que l’on pourrait appeler “génération 2” vont en effet retrouver les caractéristiques de leurs “grands-parents” qu’on avait marié de force. Une seule solution : racheter des graines hybrides F1, généralement plus chères ! Un comble quand on souhaite cultiver par soi-même par souci économique et écologique… Pourtant, ces méthodes semblent satisfaire les géants de la semence et de l’agro-alimentaire. À force de lobbying dans les couloirs du ministère de l’Agriculture ou du Parlement européen, ils sont parvenus à faire de ces variétés hybrides la norme, dans un intérêt financier à peine dissimulé. Dernier exemple en date, l’interdiction officielle depuis le 3 août dernier pour les agriculteurs d’utiliser leurs propres récoltes pour ensemencer leurs terres ou l’obligation de payer une taxe, la contribution volontaire obligatoire. L’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 12 juillet 2012 rappelle aussi que seules sont commercialisables les semences inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés, contrôlé par le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS). Un GNIS dans lequel, vous vous en doutez, les géants du secteur sont largement représentés…

Rassurez-vous, Le Comptoir des Graines, réaffirme sa position en faveur d’une agriculture bio et rappelle qu’aucune variété génétiquement modifiée ne figure dans son catalogue et que les hybrides resteront absents de la catégorie « Potagères » et très rares dans notre liste d’annuelles et de vivaces.

Ronan Le Mouhaër